Une Cantine pour Cantiner #3

dim 18 déc.

12:00

La tablée

Un repas marocain pour cette 3ème Cantine pour Cantiner préparé par un collectif de soutien aux détenus et leurs proches.

Ce mois ci nous voulons soutenir une prisonnière longue peine incarcérée à Roanne.

Anonyme parmi les anonymes, nous avons choisi, pour faire écho à ce qu’elle vit, de rediffuser quelques extraits d’un témoignage paru il y a presque 2 ans sur « le blog de la prisonnière » qui parle de l’approche de Noël en prison.

D’autres textes sur le quotidien vécu par une prisonnière sont disponibles sur ce blog.

 » Cette période festive, souvent marquée à l’extérieur par les rencontres familiales, peut être en prison d’une violence inouïe.

Je pense pouvoir dire que nous nous rappelons tous de notre premier Noël en détention. Moi je m’en souviens, j’étais à peine sortie de l’adolescence, et la solitude, la tristesse infinie qui m’ont envahie ce soir-là, seule, devant ma télévision, m’ont amenée, plus que jamais à me demander si, un jour je me relèverais de cette épreuve, si un jour je retrouverais les miens, du moins ceux qui seraient encore à mes cotés.(…)

II est bien connu en prison que la fin de l’année est un moment de fragilité extrême, où a parfois lieu l’ultime rencontre entre le désespoir et le détenu, l’amenant à commettre un geste irréparable.(…)

Dans les faits, le plus gros changement apporté par la périodes des fêtes, c’est la nourriture. Une seule et unique fois par an, nos proches sont autorisés à nous apporter le fameux colis de Noël qui contient des vivres et ne doit pas dépasser cinq kilos.

Là, encore le gouffre déshumanisant s’accentue entre ceux qui comme moi, sont entourés et aimés, et ceux qui sont seuls et n’ont personne pour préparer ce colis annuel qui, plus que de nourriture, est en réalité emplie des pensées et de l’amour de ceux que l’on a laissés derrière nous.(…)

Cette année, [ au prétexte du Covid, comme chaque année depuis] notre Noël s’est fait avec un colis sans aucun produit frais, aucune denrée périssable car les paquets ont dû être stockés 48 heures avant de nous être remis. Je vous ferai grâce de l’indigestion provoquée par les 2 kilos de chocolats contenus dans mon colis.(…)

S’il y a bien une chose que l’on apprend ici, c’est à rester sans réponse ni explication, il est vrai que, en tant que détenue, je suis obligatoirement soumise aux décisions et directives de l’Administration pénitentiaire, sans aucune possibilité de négociation, c’est là ma place. »

Pour plus d’informations, RDV sur l’évènement facebook!

Repas à prix libre et ouvert à tou·tes !

On vous attend nombreux·ses !

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